Le 07 Novembre 2024

Séminaire de Recherche d’Aix en Provence

Conférence en partenariat avec les Voix de Marseille

Réflexion sur le langage et les dictatures : séminaire du 7 novembre 2024

Lors de ce séminaire, nous avons exploré comment la langue sert les régimes totalitaires, avec des intervenants passionnants comme Nicole Colin et Dominique Maraninchi. L’héritage de Klemperer nous aide à comprendre et contrer ces mécanismes linguistiques qui restent d’actualité.

Les Thèmes abordés

01

Discours et Propagande. Sur l’usage de la langue dans les dictature

Dans les régimes autoritaires, le langage devient un instrument de pouvoir et de contrôle social. Les dictatures manipulent les mots pour imposer une pensée unique, annihiler la critique et construire une illusion d’unité idéologique. Cette section explore les techniques linguistiques de propagande : simplification des messages, répétition obsessionnelle et saturation des espaces publics. Elle met en lumière comment ces régimes transforment le discours en arme de domination, où chaque mot, vidé de sa pluralité, devient un outil de conditionnement.

02

Crise, rupture, reste. Ce que le langage fait lorsqu’il défait.

Dans les moments de rupture et de crise, le langage se trouve à un carrefour entre destruction et reconstruction. Cette section analyse comment les mots participent à la déstructuration d’un ordre établi tout en laissant des traces — les « restes » — qui résistent à l’effacement ou à la réécriture. Ces fragments du passé, bien qu’épars, deviennent des jalons pour comprendre et interpréter le chaos. En même temps, cette dynamique expose le langage à des réappropriations idéologiques, où les tensions entre souvenir et oubli, entre vérité et mensonge, deviennent palpables.

03

A propos du fascisme, quelques citations :

Umberto Eco, dans son essai sur l’Ur-fascisme, met en lumière qu’un fascisme « primitif et éternel » peut renaître sous des formes diverses et souvent insidieuses. Il identifie quatorze traits caractéristiques, tels que le culte de la tradition, le rejet du modernisme, la peur de la différence, ou l’usage d’une langue appauvrie et manipulatrice, la « novlangue ».
Eco avertit que le fascisme ne se présente pas toujours de manière explicite ou brutale. Il se glisse dans les discours et les pratiques de manière anodine, exploitant les frustrations sociales, cultivant le populisme et façonnant une réalité où l’ennemi est à la fois menaçant et vulnérable.
La vigilance est essentielle : le fascisme ne disparaît jamais totalement et peut ressurgir dans des contextes variés. Identifier et dénoncer ses mécanismes est un devoir collectif pour protéger les valeurs démocratiques face à ces dynamiques persistantes